Manifestation La Coordination rurale alerte les députés sur le plan pollinisateurs
La Coordination rurale a tenté de sensibiliser les députés sur les effets néfastes du plan pollinisateurs sur la production française. Pour ce faire, elle a installé un faux marché de producteurs à proximité du Palais-Bourbon.
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« Stop à la distorsion de concurrence créée par le durcissement du plan pollinisateurs. » Tel était le message que les responsables de la Coordination rurale (CR) ont voulu faire passer aux députés ce mardi 5 octobre 2021.
Rassemblés à proximité de l’Assemblée nationale à Paris, ils ont cherché à expliquer pourquoi les nouvelles règles autour des produits phytosanitaires étaient de « fausses bonnes idées » et comment elles pourraient nuire aux productions françaises.
De nouvelles règles d’homologations
Pour illustrer leurs propos, ils avaient organisé un marché de producteurs avec des étals vides, conséquences, selon le syndicat, que pourrait avoir la mise en place du plan pollinisateurs. En effet, selon Max Bauer, secrétaire général adjoint de la CR, le plan pollinisateur qui entraîne de nouvelles règles d’homologation des produits phytosanitaires risque de pousser les firmes à abandonner la commercialisation de certaines molécules sur le territoire national.
Pour la CR, la perte de ces molécules pourrait entraîner des impasses techniques dans certaines productions, particulièrement en arboriculture, maraîchage et horticulture. Pour le syndicat ces impasses entraîneraient la disparition de ces productions dans l’Hexagone.
Situation paradoxale pour la Coordination rurale qui juge que les cultures qui risqueraient de disparaître sont, si elles sont mellifères, autant de ressources alimentaires en moins pour les abeilles À noter que les produits utilisés en agriculture biologique sont aussi concernées par la réhomologation.
Des fenêtres d’intervention réduites
Deuxième évolution apportée par l’arrêté abeilles et contesté par la CR : le traitement de nuit. En effet, le plan pollinisateurs prévoit d’interdire l’application des produits n’ayant pas la mention « abeille » pendant la floraison, sauf durant cinq heures, dont trois de nuit. Pour le syndicat, cette disposition va venir se surajouter aux paramètres hygrométriques et éoliens, ce qui réduira drastiquement les fenêtres d’intervention.
Par ailleurs, la CR estime que la nouvelle réglementation ne semble pas prendre en compte le fait que le travail de nuit a été défini en 2015 comme un facteur de risque professionnel par le ministère du Travail. Toujours selon la CR, les auteurs du texte n’ont pas pris en compte les zones escarpées ou l’intervention de nuit présente un réel danger.
Des distorsions de concurrence accrues
Selon le deuxième syndicat agricole, cette réglementation étant uniquement française, elle risque d’entraîner une distorsion de concurrence assez importante. Il juge en effet que les autres pays européens sont moins précautionneux que la France. La CR craint donc que les étals des supermarchés soient approvisionnés en majorité par des importations. Selon Max Bauer, c’est déjà le cas en horticulture car seulement 10 % des fleurs vendues en France viennent du territoire national.
La CR rappelle que l’agriculture n’est responsable de la mortalité des abeilles que pour 6 %, contre 34 % pour le varroa (parasite très contagieux qui touchent les abeilles) et 14 % pour la mauvaise gestion des ruches.
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